Le Sud-Soudan vaccine les agents de santé contre le virus Ebola

Le Sud-Soudan vaccine les agents de santé contre le virus Ebola

Yambio, 28 janvier 2019 - Le ministère de la Santé du Sud-Soudan, avec le soutien de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), de Gavi, l’Alliance du Vaccin, de l'UNICEF, des Centres des États-Unis pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) et d'autres partenaires, a lancé aujourd'hui la vaccination des agents sanitaires et autres intervenants de première ligne contre Ebola dans le cadre de mesures de préparation pour combattre la maladie.

La vaccination a commencé à Yambio, dans l'État de Gbudue. Les agents de santé de Tombura, Yei et Nimule ainsi que de la capitale, Juba, se verront également offrir le vaccin. Il s'agit de zones à haut risque limitrophes de la République démocratique du Congo (RDC), qui connaît actuellement sa dixième épidémie d'Ebola. La flambée a commencé le 1er août 2018. Les pays voisins n'ont signalé aucun cas d'Ebola, mais la préparation est cruciale.

Dans le cadre de ces activités de préparation, le Sud-Soudan a reçu 2 160 doses du vaccin Ebola (rVSV-ZEBOV) de Merck, le fabricant du vaccin. Le vaccin offre une protection contre la souche dite zaïroise du virus, qui est celle qui sévit actuellement en RDC.

« Il est absolument vital que nous soyons prêts à faire face à toute éventualité de propagation d'Ebola au-delà de la République démocratique du Congo », a déclaré le Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique. « L'OMS investit énormément de ressources pour empêcher qu’Ebola ne se propage à l'extérieur de la RDC et pour aider les gouvernements à être plus prêts à réagir si un cas positif d'Ebola venait à se signaler », a-t-elle ajouté.

La vaccination est l'une des nombreuses mesures de préparation que le Sud-Soudan est en train de mettre en place. L'OMS a déployé plus de 30 membres de son personnel pour appuyer ces activités.

En particulier, l'OMS a aidé à former 60 agents de santé aux principes de bonnes pratiques cliniques et aux procédures protocolaires pour l'administration du vaccin Ebola qui n'est pas encore homologué.

Pour détecter tout voyageur entrant dans le pays qui pourrait être infecté par le virus, le ministère de la Santé, avec l'appui de ses partenaires, a mis en place 17 points de dépistage. Près d'un million de personnes ont fait l'objet d'un dépistage à ce jour.

L'OMS soutient également l'engagement avec les communautés, la surveillance active de la maladie au niveau communautaire et dans les centres de santé, le renforcement des capacités de prévention et de contrôle des infections et de gestion des cas, ainsi que la diffusion des informations sur Ebola par le biais des médias. La capacité des laboratoires locaux à tester des échantillons prélevés sur des personnes soupçonnées d'être atteintes d'Ebola est également renforcée. Les équipements de protection pour les intervenants ont été stockés dans un entrepôt dédié.

Gavi, l’Alliance du Vaccin, en plus de son travail de mise à disposition des stocks de vaccins Ebola, fournit 2 millions de dollars pour soutenir les efforts de vaccination de l'OMS dans les pays voisins de la RDC, dont le Sud-Soudan.

« Bien que la recherche soit encore en cours, les données disponibles à ce jour suggèrent que le vaccin Ebola est un outil très efficace pour aider à stopper les épidémies et peut être utilisé pour empêcher que cette épidémie nationale ne devienne une épidémie régionale », souligne le Dr Seth Berkley, PDG de Gavi. « La vaccination des travailleurs de première ligne et des agents de santé dans les régions frontalières du Sud-Soudan sera cruciale, car l’éventualité d’une épidémie dans le Sud-Soudan serait très préoccupante ».

Pour sa part, l'Ouganda a commencé à vacciner ses travailleurs de première ligne en novembre 2018. A ce jour, plus de 2 600 agents de santé repartis à travers huit districts sanitaires à haut risque ont été vaccinés. En RDC voisine, plus de 66 000 personnes ont été vaccinées, dont plus de 21 000 agents de santé et autres travailleurs de première ligne. Le Rwanda prévoit également de vacciner ses intervenants de première ligne.

Le vaccin rVSV-ZEBOV, qui n'a pas encore été homologué, s'est révélé très efficace dans la protection contre la souche zaïroise du virus Ebola dans un essai majeur. Bien qu'il ne soit pas encore commercialement autorisé, le vaccin est fourni dans le cadre de ce que l'on appelle « l'usage compassionnel » pour contrer l'épidémie d'Ebola qui sévit actuellement dans la province du Nord-Kivu en RDC, conformément aux recommandations du Groupe consultatif stratégique d'experts sur la vaccination. Ce vaccin a également été utilisé lorsqu’une épidémie d'Ebola a éclaté dans la province de l'Équateur en mai-juillet 2018.

 

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